FURRY ? ANTHRO ? KEZAKO ?

La fursuit de Zelaphas, artiste furry américaine qui vit à Nantes.

Furry : Personnage anthropomorphique animal, « mi-humain mi-animal », ou personnage issu de la mouvance furry. Ce terme, d’origine américaine, désigne également le passionné de furry (furries au pluriel).

L’origine du terme remonte au début des années 80 aux Etats-Unis, durant des festivals et conventions de films de science-fiction, de dessins-animés et bande-dessinée, où les premiers furries apparurent et se regroupèrent petit à petit. Au fil du temps, ce petit monde grandissant donna naissance à des conventions spécialisées dans ce registre, notamment en donnant naissance à des productions originales (BD, Fanzines, romans…). Il a vu son nombre d’adeptes croître considérablement à l’arrivée d’Internet. Très rapidement, des forums de discussions et des websites personnels axès sur le sujet puis des websites dis communautaires virent le jour. Une majeure partie du « fandom » furry (fandom = contraction de « Fan Domain », le domaine des fans) doit donc son essor et sa dynamique à Internet, via la multiplication des échanges entre fans, auteurs, amateurs.

Les origines et les inspirations du furry sont très diverses. On dénote cependant quelques grands courants d’inspirations assez récurrents comme la vague des dessin-animés américains de la Warner (Les Looney Tunes), de Walt Disney, les manga (pullulant de créatures imaginaires), les jeux vidéos et les jeux de rôles.

Cela dit, il existe une petite ambigüité sur l’utilisation du terme furry pour désigner tel ou tel personnage. Prenons par exemple le chat, John Blacksad, de la bande-dessinée « Blacksad ». Son auteur, Juan Guarnido, n’est pas explicitement lié à la mouvance furry et ne se dit pas lui-même furry ou encore ne dit pas produire des oeuvres furry. Par ce simple fait, Blacksad n’est pas furry et son auteur non plus. Il en va de même pour bien d’innombrables personnages … Pour ces personnages là, on parlera plutôt de personnages « anthros », terme plus global et moins clivant (regroupant notamment tout ce à quoi on donne des traits humains mais qui ne l’est pas : plantes, robots, éléments etc.). Il y a, en effet, une sorte de frontière entre le monde du furry et ce qui l’entoure. Les productions qui découlent de gens s’auto-proclamant furry forment une sorte de marque, de signature spécifique au mouvement, qui lui donne une identité unique, avec ses codes, ses signes et ses symbôles.

Cette frontière, disons-le, virtuelle, n’empêche pas le monde furry de compter dans ses rangs des gens d’horizons très variés. On peut tour à tour y croiser des fans d’héroïque-fantaisie, de Science Fiction, de Mythologie (Egypte Ancienne notamment), de Bande-Dessinée belge, d’effets spéciaux, de maquillage, de marionnettes, de costumes, de dessin-animés, de films …etc. Cette diversité fédérée est l’un des points forts du monde furry voir l’un des plus importants. De cette communauté, comme l’appellent la plupart des furries, découlent donc des productions originales telles que des bandes dessinées comme Sabrina Online, Circles, Closet Coon, Broken Plot Device (beaucoup de webcomics) des illustrations par des artistes comme Dark Natasha, Nimrais, Hibbary, Kacey Miyagami…

Comme les cosplayers dans le monde du manga, de la science-fiction et de la BD en générale (les gens qui se costument en personnages issues de bande-dessinées, dessins animés, films, jeux vidéos …) le furry a son pendant costumé : les fursuits. Ce sont généralement des costumes basés sur des personnages furries originaux. Dans le « monde furry », comme une grande tradition, la plupart des aficionados se fabrique un avatar animal à sa convenance (qu’on appelle « fursona« , voir même parfois plusieurs avatars, soit pour une présence en ligne, soit pour du jeu, soit pour des récits imaginaires (illustrations, BD, romans).

On peut voir, lors des conventions furries, des costumes très variés et parfois très nombreux. L’Anthrocon, l’une des plus grande convention furry au monde, qui a lieu en début d’année à Pittsburg aux Etats-Unis, a vu son nom mentionné dans le Guiness des Records pour le plus grand nombre de personnes costumées de cette manière. Certains fabricants de costumes en ont même fait leur spécialité, comme l’américaine Latin Vixen avec son studio de création Mixed Candy, les ateliers de Furhappens et bien d’autres encore. Les personnes costumées sont cependant loin d’être majoritaires aux conventions.

Déclinaisons d’un fursona à travers des « memes » Internet par Garrulis, furry français.

Comme se trompent parfois certains curieux : non, le costume n’est pas obligatoire ! Et ce n’est pas forcément le pourquoi, le pilier central du furry, bien que cela puisse le paraître manifestement. Un costume est bien plus visible, plus mobile et saillant qu’une pochette de BD ou qu’un RDV entre passionnés habillés en civil … ce qui peut expliquer certaines confusions.

A l’heure actuelle, il existe plusieurs conventions furries à travers le monde dont deux en France : la Furry Black Light à Paris et la Fauntastic à Lyon.

Le furry est plutôt méconnu du grand public en France, probablement dû au décalage du fait de l’arrivée tardive d’Internet en France, mais bien plus développé chez nos voisins allemands et anglais qui comptent énormément de personnes actives.


Liens et ressources

Le Wiki furry : en.wikifur.com (Il contient plusieurs articles utiles traduits dans sa partie française)
Le forum français de référence en la matièrs, Francefurs : forum.francefurs.org
Le site officiel de la convention Furry Black Light à Paris : fblacklight.org
Le site officiel de la convention Fauntastic à Lyon : fauntastic.eu/